Affaire Mohammad Ali Taheri (16 janvier 2019)

Source: En Vero Anglais
Auteure: S. A. Aram
Le 16 janvier 2019
Traduction: Sandrine Blanvillin (Versión original en ingles publiée le 15 de septembre 2018)

 

Réponse de Mohammad Ali Taheri à la déclaration de son ancien avocat

Mohammad Ali Taheri, scientifique iranien et enseignant spirituel, a répondu à son ancien avocat, Mahmoud Alizadeh, qui a récemment publié une déclaration sur son cas.

Dans sa déclaration, monsieur Alizadeh affirme avoir rencontré monsieur Taheri avant d’avoir accepté son cas, et lui avoir dit :

« Puisque vous n’avez aucune formation universitaire ni islamique, et que vos revendications scientifiques et spirituelles ne sont pas expérimentales, le pouvoir judiciaire ne permettra pas à des gens comme vous, qui font  ce genre de déclarations, de devenir un héros. Mais si vous voulez vous sortir de cette situation, je peux vous aider. Je lui ai également dit que poursuivre ses activités spirituelles pourraient être considéré comme un acte de propagation de corruption sur terre d’après l’article 286du nouveau code pénal islamique. Je l’ai vivement mis en garde à ce sujet et lui ai demandé de ne pas se laisser berner par les organisations des droits de l’homme.»

Le 1erseptembre 2018, monsieur Taheri a rédigé une réponse de cinq pages à la déclaration de monsieur Alizadeh afin de clarifier la situation :

« Après avoir lu la déclaration de monsieur Alizadeh, et avoir pris conscience du désastre en cours, je trouve indispensable de lui adresser une réponse afin de clarifier les choses et d’empêcher toute conspiration future. » Il poursuit : « Ma condamnation à mort est le résultat de procédures illégales, de pressions physiques terribles exercées  sur ma personne et de diffamation par les autorités et les Procureurs de la sureté de la section Sarallah du IRGC (Sepah-e pasdaran Enqelab-e Eslamil). Par conséquent, la Cour suprême a rejeté la condamnation parce que c’était illégal. Le devoir d’un avocat responsable est de protéger son client contre des actes illégaux et la violation de ses droits. C’est ce que nous attendions de monsieur Alizadeh en tant qu’avocat. Pourtant, durant tout le temps passé à être mon avocat, il a essayé de me forcer à rédiger une lettre de repentirpour un crime que je n’avais pas commis. De plus, avant que je ne le désigne comme mon avocat, je n’avais jamais rencontré monsieur Alizadeh, nous n’avions jamais eu aucune discussion, ni ne nous étions mis d’accord sur les modalités et conditions pour ses services. »

Au sujet de la déclaration de monsieur Alizadeh : « (…) le pouvoir judiciaire ne permettra pas à des gens comme vous, qui font ce genre de déclarations, de devenir un héros, monsieur Taheri déclare : « Les autorités et le pouvoir judiciaire ne permettent à personne sous aucune circonstance, de devenir un héros, indépendamment de leurs enseignements et déclarations. Je n’ai jamais voulu devenir un héros. Je n’ai fait que publier quelques livres et ouvrir une école d’enseignement spirituel en toute légalité avec l’accord des autorités. C’est seulement suite à l’intérêt du public pour mes enseignements et à l’augmentation du nombre de mes suiveurs que les Procureurs de Sarallah ont décidé d’intervenir. Si mes recherches en médecine parallèle sont considérées comme revendicativeset non expérimentales , alors pourquoi  après mon arrestation et celle de tant de mes étudiants, après tous les meurtres, après toutes les accusations portées contre moi et mon école, y-a-t-il autant de suiveurs tout autour du monde ? »

Concernant les raisons qui ont motivé le rejet de sa condamnation à mort par la Cour suprême, il précise : « La Cour suprême a annulé ma condamnation à mort ainsi que l’accusation de diffusion de la corruption sur Terre pour quatre raisons :

(1) Les agissements n’étaient pas en accord avec les vieilles lois du code pénal islamique sur la propagation de la corruption sur terre. (2) Les agissements étaient en accord avec l’article 286 des nouvelles lois. (3) Il n’y a aucune position légale concernant une quelconque référence à la Fatwa des mollahs de l’islam. (4) Les agissements n’étaient pas en accord avec les versets du Coran concernant la propagation de la corruption sur terre. Il continue : Il n’y a aucune mention concernant mes enseignements dans aucune des décisions de la Cour suprême, celles-ci étant fondées sur mes agissements, et non mes enseignements. Par conséquent, je peux mettre fin à mes agissements en cessant d’enseigner, mais mes enseignements ne peuvent être ni stoppés, ni détruits. »

Pour conclure, il dit : « Un avocat ne devrait pas faire de commentaires sur des sujets impliquant son client. De plus, monsieur Alizadeh aurait dû me défendre en s’appuyant uniquement sur les preuves et les raisons mentionnées ci-dessus. Selon la Cour suprême, je n’ai pas commis le crime de propager la corruption sur terre. Par conséquent, mon emprisonnement et mon isolement carcéral sont illégaux, et je devrais être immédiatement libéré. »

Pour les raisons mentionnées ci-dessus, j’ai déchargé monsieur Mahmoud Alizadeh Tabatabaej de mon cas, en date du 27 août 2018, et par conséquent, ce dernier ne me représente plus.

Vous pouvez retrouver la version complète de la lettre de monsieur Mohammad Ali Taheri, rédigée depuis sa cellule ici.