Lettre ouverte à TV Azteca et ADN40 (18 juillet 2017)

Source : En Vero (Espagnol)
Auteur : David Bertet, président du conseil d’administration
Le 18 juillet 2017 (Publication originale en Espagnol le 1er juin 2017)
Traduction: Ashley M-T

Lettre ouverte à TV Azteca / ADN 40

REF: EV/COM/MX/20170601

TV Azteca, SA de CV / ADN40
Periférico Sur #4121,
Col. Fuentes del Pedregal,
Deleg. Tlalpan
México, D.F. 14141

Montreal, Canada / México, D.F.
Le 1er juin 2017

« Le Mexique a changé et nous devons changer avec lui. Avec ‘Adn 40’ nous souhaitons nous adresser à ce Mexique avide d’informations
(…) et avec ‘a+’, nous allons rejoindre la collectivité, et par ce fait, contribuer à la réinvention totale de TV Azteca »
Benjamín Salinas Sada, directeur général de TV Azteca.

 

Aux parties concernées ;
Par la présente, l’association canadienne de défense des droits humains En Vero (anciennement connue sous le nom d’Association canadienne pour le droit et la vérité) souhaite exprimer sa profonde préoccupation et son indignation face à la participation de TV Azteca et d’ADN40 à la campagne de désinformation visant des membres de la famille Vallarta ainsi que les personnes accusées par la présidente d’ « Alto al secuestro » (note traduction : « halte aux enlèvements »), Isabel Miranda de Wallace ou María Isabel Miranda Torres.

Nous souhaitons porter à votre attention que l’information fournie lors de journaux télévisés afin de soutenir les allégations faites par Mme Miranda Torres contre des civils mexicains n’était pas seulement fausse, mais aussi éminemment diffamatoire à l’encontre des citoyens arbitrairement signalés par cette dame, et que les documents fournis par la présidente d’ « Alto al secuestro » ont été obtenus de manière illégale via la fuite de documents privés appartenant à la commission exécutive d’attention aux victimes (CEAV). Une enquête interne visant à déterminer l’identité des responsables de la fuite en question est en cours.

L’association En Vero continuera de défendre les intérêts des individus accusés par Mme Miranda Torres, et notamment ceux qui furent qualifiés de « ravisseurs », de « criminels » et de « délinquants », des accusations graves qui occasionnent des préjudices moraux irréparables à ces personnes et à leurs familles.

Nous recommandons aux directions de TV Azteca et d’ADN40, qu’ en accord avec leur mission d’information vis-à-vis de l’opinion publique mexicaine :

  1. Elles ne cèdent pas à la tentation de la « justice populaire » et à la promotion des discours contraires au droit de Mme Miranda Torres, contre laquelle un recours collectif en diffamation est en cours, au côté d’autres procédures pénales.
  2. Elles invitent les individus signalés par Mme Miranda Torres pour qu’ils puissent s’exprimer au sein des leurs médias, de façon à leur accorder à tout le moins le même temps de parole qu’à leurs détracteurs et accusateurs, en vue de se conformer avec la mission d’informer le public, et non pas seulement de supposer que le discours de Mme Miranda Torres soit le seul à être légitime.

Enfin, si nous affirmons notre entière disposition à coopérer avec les médias et contribuer de la sorte à l’exercice de leur mission de journalistes, le fait que ni TV Azteca, ni ADN40 n’aient laissées de place à l’information que notre organisation a essayée de leur faire parvenir sur le cas Wallace, ou qu’elles ne se soient même pas présentées aux deux conférences de presse que nous avons données dans la ville de Mexico, n’a de cesse de nous surprendre.

Pour conclure, nous invitons les lecteurs de cette lettre et ceux à qui elle s’adresse, à mesurer les graves conséquences que peut avoir la diffusion de fausses informations, dont l’intention explicite est de faire publiquement passer des citoyens pour des criminels : conséquences non seulement pour les personnes exposées comme telles dans vos journaux télévisés, mais aussi pour l’état de droit au Mexique. Autrement dit, dans votre appétence à « informer » de façon partielle l’opinion publique, en promouvant le discours contraire au droit de Mme Miranda Torres, vous participez de façon indirecte à la fracturation de l’état de droit.

Salutations,

David Bertet
Président du conseil d’administration
[email protected]