Affaire Luis Fernando Almario Rojas (24 mai 2016)

Luis Fernando Almario Rojas 2Source: ACDV Editorial

Auteur: Gregorio A.

Le 23 mai 2016 (publication originale en Espagnol le 9 avril 2016)

Traduction : Gregorio A.

Assistance révision : Pauline Martinez

Le vendredi 18 Mars, 2016, la Cour de Cassation de la Cour suprême de justice de Colombie a déclaré coupable de complot en vue de promouvoir des groupes armés illégaux.et condamné à 120 mois de prison l’ancien membre du Congrès Luis Fernando Almario Rojas.

Plus d’un an après le procès, la plus haute Cour de justice en Colombie a statué dans une affaire controversée, une décision que la ACDV déplore, étant donné les nombreuses incohérences des éléments sur lesquels cette décision se fonde et le manque de rigueur juridique général dans ce dossier. Depuis plus d’un an, la ACDV milite pour la libération de l’ancien membre du Congrès de Caqueta, estimant que M. Almario Rojas est victime d’un montage juridique avec la participation de faux témoins. Luis Fernando Almario Rojas, en détention préventive depuis le 4 Juillet 2012, a été privé de sa liberté pendant 57 mois, soit beaucoup plus que les huit mois autorisés par la loi. Tout au long du processus, les autorités ont systématiquement refusé de considérer les nombreuses plaintes que l’ancien membre du Congrès a présentées dans le but d’attirer l’attention sur les irrégularités du dossier. Il craignait en effet d’être condamné pour des actes pour lesquels il n’y a pas de preuves fiables. Il s’agit, à notre avis, d’allégations formulées par d’anciens membres présumés de groupes armés illégaux, dont l’intégrité et la validité n’ont pas été étayées ni n’ont été examinées avec la rigueur requise.

Le jugement de la Cour suprême est une décision qui affecte non seulement la vie et l’intégrité de M. Almario Rojas et sa famille, mais aussi, la stabilité du pays et la crédibilité de son système de justice. Cette décision est une triste victoire de l’impunité qui imprègne les corps de la justice colombienne. En outre, il renforce l’utilisation de la figure de faux témoins pour se débarrasser de personnalités gênantes aux intérêts des différents groupes économiques et politiques qui gangrènent les institutions judiciaires colombiennes et utilisent ces faux témoins depuis des décennies et de manière systématique, soit depuis le début de la démobilisation des groupes armés et la mise en œuvre de la loi Justice et Paix.

Cette loi réduit les peines des ex-paramilitaires en échange d’un témoignage à charge. En parallèle de son objectif initial, la mise en œuvre de la loi a généré une multitude de faux témoins, achetés par des personnes influentes pour accuser des innocents. Pour revenir au cas de Luis Fernando Almario Rojas, bien que des enregistrements d’un procureur soudoyant l’un des témoins ait été présenté, ces éléments de preuve n’ont donné lieu à aucune sanction ni aucune enquête sur le dit procureur ou sur le témoignage en question.

Le cas de M. Almario Rojas souligne une nouvelle fois l’urgence de réformer le système légal et judiciaire pour que celui-ci puisse jouer son rôle réel, qui est de protéger la Constitution et de rendre justice. L’équipe de la ACDV réitère son engagement à continuer à travailler pour que les droits des victimes puissent être restaurés et que ces victimes retrouvent leur liberté. Compte tenu de la ferme conviction de son innocence, nous réitérons notre appui à M. Luis Fernando Almario Rojas et à sa famille.